Festival This Is England – Secret Place – 10-11/03/17

AVEC PAR ORDRE D’APPARITION :

GONNA GET YOURS – THE GONADS – INFA RIOT – CHRON GEN – SURVET SKINS

GRADE 2 – DECIBELIOS – CONTROL – BOOZE AND GLORY – NABAT

(cliquer sur la première image pour faire apparaître le diaporama des photos en grand)

Pétition « La Loi Liberté de création : Non, merci ! »

 

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Amis artistes, musiciens, compositeurs, il est tant de défendre vos droits à une juste rémunération ! Il est plus que temps de combattre la Loi Liberté de Création initiée par l’ex-ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Si une telle loi venait à passer en l’état, c’est tout un pan de la culture qui pourrait disparaître. Luttez pour vos droits, luttons pour une meilleure répartition des richesses, luttons pour la culture et ceux par laquelle elle est possible : les artistes !

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Projet de loi « liberté de création » : la majorité LR-UDI du Sénat a adopté le 26 janvier en commission une série de mesures contraires aux intérêts des artistes. Et c’est bien ce qu’on craignait à La Grosse Radio. Nous vous avions parlé à plusieurs reprises en fin d’année dernière (voir liens sous l’article) des dangers des accords Schwartz, et le pire est arrivé du côté du Sénat.

Rappel des faits : Les accords Schwartz visaient à « un développement équitable de la musique en ligne ». Mais fin septembre l’Adami (administration des droits des artistes et musiciens interprètes) et la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes) se sont tout simplement désolidarisés de la mission de médiation de Marc Schwartz qui comptait à la table une vingtaine d’acteurs du milieu. Car comme comme l’expliquait l’Adami dans un communiqué : « Après plusieurs mois de négociation, les propositions des artistes ont été rejetées une à une par les autres parties prenantes. Au final, les mesures proposées ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées au sujet de la question essentielle de la rémunération des artistes« .

Aujourd’hui les artistes sont encore plus en marge, sinon exclus des rapports de force entre eux, les producteurs, les pateformes de streaming et les radios hertziennes. Pire, les webradios pourtant énormément écoutées ne seront pas prises en compte pour la rémunération équitable des artistes. Ici on parle d’un partage moyen des rémunérations entre artistes et producteurs de 10%-90% pour les passages sur les webradios, encore faudrait-il que la Sacem ait les moyens de traiter les listings des webradios, ce qui n’est pas le cas encore aujourd’hui… Les mesures adoptées par le Sénat sont une vraie négation de ce qu’est aujourd’hui la diffusion de la musique et plus précisemment sur Internet. Ce qui était pourtant à la base des discussions Schwartz, à savoir le numérique, se trouve recalé…
Et du côté des radios hertziennes, il est prévu une baisse de 80% des revenus des artistes… et ceci dans une toujours grande opacité…

Voici le communiqué de l’Adami (société de gestion collective des droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes):

« Deux éléments interpellent plus particulièrement l’Adami :

– Suppression de l’article étendant la rémunération équitable aux webradios. La rémunération équitable, qui existe depuis 1985 pour les radios hertziennes, garantit une liberté de diffusion des titres musicaux et un partage des rémunérations entre artistes et producteurs à 50/50. Sur les webradios la diffusion des titres est soumise à autorisation des producteurs et le partage moyen des rémunérations entre artistes et producteurs est de 10/90. Cette extension du régime de la rémunération équitable aux webradios était préconisée par tous les rapports qui se sont succédés depuis 10 ans en vertu d’un argument majeur : la neutralité technologique. En ignorant à ce point les futures évolutions de la radio, la majorité LR UDI du Sénat réduit les revenus radio des artistes de 80% !

– Le texte initial apportait des avancées en termes de transparence des revenus pour les artistes. Le Sénat a annulé cette mesure donnant possibilité à l’artiste de recevoir de la part de son producteur les justifications propres à établir l’exactitude de ses rémunérations. Il s’agit là d’un reniement de l’accord Schwartz qui dans son point 5.7 prévoit cette mesure de transparence élémentaire.
A l’heure actuelle le projet de loi « liberté de création » qui devait mettre les artistes au centre des enjeux n’apporte aucune avancée. Le bilan social et politique de cette grande loi culturelle du quinquennat s’annonce bien trop faible pour les artistes. Nous en appelons au gouvernement et aux députés de la Nation pour rétablir les ambitions que la révolution numérique impose au législateur vis-à-vis de la création artistique. »

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#jenefaispaslamanche

Mes articles sur le sujet :

_ http://www.lagrosseradio.com/webzine/humeur-global/p12735-le-systeme-feodal-du-streaming-doit-s-arreter.html

_ http://www.lagrosseradio.com/webzine/officiel-global/p12766-protocole-d-accord-pour-un-developpement-equitable-de-la-musique-en-ligne.html

_ http://www.lagrosseradio.com/webzine/officiel-global/p13356-streaming-mise-en-uvre-des-accords-schwartz.html

_ http://www.lagrosseradio.com/webzine/humeur-global/p12795-streaming-le-systeme-feodal-va-continuer.html

Nevché – Marseille (Barotti & Kasimir Remix)

Nous avions découvert Nevché au printemps dernier lors du dernier Printival de Pézenas. Il avait alors répondu à nos questions qu’on vous partage sous son dernier clip, issu d’un « Marseille » remixé par Barotti et Kasimir.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=lJ5XWLhV03Y]

Nevché est un chanteur marseillais, il a sorti l’album Rétroviseur il y a un an, avec la cité phocéenne en toile de fond. Il traite de l’adolescence et de ses conséquences sur la vie d’adulte.

TDA : Comment s’est déroulé le travail d’écriture des textes de ton nouvel album avec Ronan Chéneau, qui est un auteur de théâtre ?

Nevché : Ce n’est pas la première fois qu’on travaille ensemble. On s’est connus à l’occasion d’une journée de rencontre d’artistes européens, dont on a été un peu les mauvais élèves (rires). On s’est retrouvés ensuite à écrire des chansons dans une cave. On s’est alors rendu compte que dans nos carnets, il y avait des textes d’une grande similitude, ce qui nous a permis de travailler facilement ensemble. On a écrit ce troisième album, Rétroviseur, main dans la main. On l’a réfléchi ensemble autour de ce mot, rétroviseur, et des nos histoires personnelles. Lui vient de Granville, il n’a rien à voir avec Marseille, mais d’ailleurs Marseille n’est pas le sujet de l’album…

TDA : Oui, c’est ce que j’ai pu remarquer, l’universalité de tes textes.

Nevché : Exactement, c’est ce que je cherche à faire. Je suis encore sur le chemin, on verra… Je cherche à rendre ma musique universelle et surtout intemporelle. C’est pour ça que je ne suis pas spécialement à la mode, que je ne m’inscris pas dans un mouvement…

TDA : C’est vrai, tu produis un mélange de rock, slam, poésie et chanson française le tout teinté d’électro comme sur le critique Les régimes à la mode. Comment en es-tu arrivé à une telle diversité ?

Nevché : Je dois l’assumer déjà, mais c’est dur car les professionnels et la presse aiment bien identifier facilement pour pouvoir mettre dans des catégories. J’ai toujours été très curieux dans ma vie, j’ai toujours écouté des styles différents. Et comme pour ce disque, je crois qu’on est la somme des choses qu’on a aimées, qu’on a écoutées… Et j’aime le mélange que cela produit.

TDA : Oui, une grande variété de styles dans cet album emprunt de tristesse et de mélancolie dès le titre d’introduction, Si nous marchons ensemble, et en même temps il y a des émotions douces amères comme dans Les grands brûlés de l’amour

Nevché : Les grands brûlés de l’amour est une chanson qui détonne un peu par rapport au reste, elle est presque de la variété, il y a un refrain chanté. Elle est une sorte d’hommage à toutes ces chansons qu’on a aimées sans qu’on ose jamais avouer les avoir aimées ! Une chanson d’adolescence…

TDA : Comme une chanson de Roch Voisine par exemple…

Nevché : Oui voilà ! Mais tu sais, à l’époque où j’apprenais la guitare, je reprenais tout ce qui passait à la télé, dont Hélène, seul sur le sable… Mais Les grands brûlés de l’amour était surtout en hommage à Daniel Balavoine et à sa façon qu’il avait eu de parler à François Mitterrand à la télévision. C’est un garçon qui m’a vraiment marqué.

TDA : Que représente pour toi le Cap Canaille, à Cassis, que tu évoques dans Notre rendez-vous ?

Nevché : C’est un endroit où j’ai passé toute mon enfance. J’allais à la plage avec mes parents d’avril à octobre au pied du Cap Canaille. Et mon père me racontait que les voyous marseillais venaient y jeter les voitures après leurs casses. Effectivement à l’époque (nda : Nevché est né en 1973), il y avait des voitures au pied de la falaise. Notre rendez-vous est une histoire un peu mystérieuse d’un couple en cavale mais c’est aussi le fruit de l’anecdote de mon père, j’y raconte ce qu’il a pu se passer… si le personnage s’est barré avec la thune, s’il a jeté la voiture depuis la falaise du Cap Canaille… Et d’ailleurs, le Cap Canaille, on le voit dans le clip de Vas-tu freiner ?, j’y suis en haut de la falaise. J’ai pris le scénario de Notre Rendez-vous pour faire le clip de Vas-tu freiner ?. Il y a énormément de correspondances entre ces deux chansons.

TDA : Tu as réalisé un album avec des textes inédits de Prévert, Le soleil brille pour tout le monde. Si tu devais recommencer l’expérience de mettre en musique un poète, Antonin Artaud, un autre marseillais, dont l’intense sensibilité me paraît te convenir, t’intéresserait-il ?

Nevché : A la sortie de Rétroviseur, le public a été surpris que je ne poursuive pas dans cette fibre-là. Les gens ont été stupéfaits que j’aie choisi de prendre encore des risques. Mais j’estime que ça ne sert à rien de faire deux fois la même chose… Après, je peux te dévoiler que mon prochain projet est de mettre en musique les journaux intimes de Marilyn Monroe et de Kurt Cobain. Ce dialogue est bien sûr impossible mais tellement puissant entre Kurt et Marilyn, qui étaient tous deux d’une sensibilité extraordinaire mais qui possédaient aussi une intelligence et une culture folle que beaucoup de gens ignorent. Il y a donc dans ce dialogue des passages où je lis du Antonin Artaud, du Pier Paolo Pasolini… Je mets donc en musique Artaud, oui. En tout cas, je ne fais pas dans la démagogie, dans la facilité. Je montre la fragilité, qu’une chanson peut s’envoler, puis exploser, qu’on peut rester soi-même, mais cela met parfois les auditeurs dans un de ces états ! Il y a ceux qui adorent et ceux qui se sentent agressés par ça. Le consensus ne m’intéresse pas, je ne suis pas une star et ce qui m’intéresse d’abord est ma quête personnelle. Je me laisse traverser par ce que je suis et non par ce que je cherche à atteindre. Sans prétention, en étant sincère.

TDA : J’ai interviewé récemment Dany Lapointe, la directrice du Printival de Pézenas, où tu joueras le 17 avril prochain. Elle me fait te transmettre la question suivante : Que représente pour toi Boby Lapointe, que t’évoque son écriture et son personnage ?

Nevché : Pour moi, Boby Lapointe était un être d’une liberté extraordinaire, dans sa folie, dans sa fantaisie. Et mon dieu que l’on manque de fantaisie aujourd’hui ! Stromae en a par exemple, ça fait tellement de bien qu’un mec ait autant de succès avec autant de fantaisie et de liberté dans son rapport à la société du spectacle… Pour moi, dans la musique de Boby Lapointe, il y a quelque chose de terrible à chaque fois, comme dans Bobo Léon, il meurt Léon ! Quand j’étais enfant mes parents n’écoutaient pas Boby Lapointe, ni de musique en fait, donc je l’ai surtout découvert quand j’ai été papa pour la première fois. J’ai appris ses chansons par cœur avec mon premier enfant, et j’ai trouvé que s’il ne chante jamais vraiment dans le temps, toujours au bord du tempo dans une liberté totale, il est toujours juste dans sa facétie, son humour, sa gravité et tout ça est mis ensemble ! Alors qu’aujourd’hui on catégorise… Quand il faut pleurer, il ne faut que pleurer, quand il faut rire, il ne faut que rire…

TDA : Enfin une petite question taquine, tu as travaillé avec Serge Teyssot-Gay, l’ancien guitariste de Noir Désir, sur ton album Nouveau monde Monde ancien, alors comme tu es marseillais et slameur mais aussi rockeur, dans les années 90, tu étais plutôt Noir Désir ou IAM ?

Nevché : (rires) Tu es dur ! Franchement, j’ai passé des nuits entières avec mes amis sur le parking de Notre-Dame de la Garde, on écoutait L’école du micro d’argent d’IAM en boucle mais on écoutait aussi Tostaky de Noir Désir. Ces deux groupes s’enchaînaient facilement. Ça fait partie de la bande-son de ma post-adolescence !

Nevché sera en concert dans la région le 27 février prochain au Sonambule de Gignac (34) et le 17 avril au Printival de Pézenas (34). Autres dates : http://nevchehirlian.com/agenda/

Propos recueillis par Yann Landry

Facebook : http://www.facebook.com/Nevchehirlian
Site Web : http://www.nevche.fr

Clip : Réalisation : Vittorio Bettini, Production Executive : Transfuges, ©2015 Les dits sont de là (Coopérative Internexterne)

Crédit photo : Olivier Metzger