Nevché – Marseille (Barotti & Kasimir Remix)

Nous avions découvert Nevché au printemps dernier lors du dernier Printival de Pézenas. Il avait alors répondu à nos questions qu’on vous partage sous son dernier clip, issu d’un « Marseille » remixé par Barotti et Kasimir.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=lJ5XWLhV03Y]

Nevché est un chanteur marseillais, il a sorti l’album Rétroviseur il y a un an, avec la cité phocéenne en toile de fond. Il traite de l’adolescence et de ses conséquences sur la vie d’adulte.

TDA : Comment s’est déroulé le travail d’écriture des textes de ton nouvel album avec Ronan Chéneau, qui est un auteur de théâtre ?

Nevché : Ce n’est pas la première fois qu’on travaille ensemble. On s’est connus à l’occasion d’une journée de rencontre d’artistes européens, dont on a été un peu les mauvais élèves (rires). On s’est retrouvés ensuite à écrire des chansons dans une cave. On s’est alors rendu compte que dans nos carnets, il y avait des textes d’une grande similitude, ce qui nous a permis de travailler facilement ensemble. On a écrit ce troisième album, Rétroviseur, main dans la main. On l’a réfléchi ensemble autour de ce mot, rétroviseur, et des nos histoires personnelles. Lui vient de Granville, il n’a rien à voir avec Marseille, mais d’ailleurs Marseille n’est pas le sujet de l’album…

TDA : Oui, c’est ce que j’ai pu remarquer, l’universalité de tes textes.

Nevché : Exactement, c’est ce que je cherche à faire. Je suis encore sur le chemin, on verra… Je cherche à rendre ma musique universelle et surtout intemporelle. C’est pour ça que je ne suis pas spécialement à la mode, que je ne m’inscris pas dans un mouvement…

TDA : C’est vrai, tu produis un mélange de rock, slam, poésie et chanson française le tout teinté d’électro comme sur le critique Les régimes à la mode. Comment en es-tu arrivé à une telle diversité ?

Nevché : Je dois l’assumer déjà, mais c’est dur car les professionnels et la presse aiment bien identifier facilement pour pouvoir mettre dans des catégories. J’ai toujours été très curieux dans ma vie, j’ai toujours écouté des styles différents. Et comme pour ce disque, je crois qu’on est la somme des choses qu’on a aimées, qu’on a écoutées… Et j’aime le mélange que cela produit.

TDA : Oui, une grande variété de styles dans cet album emprunt de tristesse et de mélancolie dès le titre d’introduction, Si nous marchons ensemble, et en même temps il y a des émotions douces amères comme dans Les grands brûlés de l’amour

Nevché : Les grands brûlés de l’amour est une chanson qui détonne un peu par rapport au reste, elle est presque de la variété, il y a un refrain chanté. Elle est une sorte d’hommage à toutes ces chansons qu’on a aimées sans qu’on ose jamais avouer les avoir aimées ! Une chanson d’adolescence…

TDA : Comme une chanson de Roch Voisine par exemple…

Nevché : Oui voilà ! Mais tu sais, à l’époque où j’apprenais la guitare, je reprenais tout ce qui passait à la télé, dont Hélène, seul sur le sable… Mais Les grands brûlés de l’amour était surtout en hommage à Daniel Balavoine et à sa façon qu’il avait eu de parler à François Mitterrand à la télévision. C’est un garçon qui m’a vraiment marqué.

TDA : Que représente pour toi le Cap Canaille, à Cassis, que tu évoques dans Notre rendez-vous ?

Nevché : C’est un endroit où j’ai passé toute mon enfance. J’allais à la plage avec mes parents d’avril à octobre au pied du Cap Canaille. Et mon père me racontait que les voyous marseillais venaient y jeter les voitures après leurs casses. Effectivement à l’époque (nda : Nevché est né en 1973), il y avait des voitures au pied de la falaise. Notre rendez-vous est une histoire un peu mystérieuse d’un couple en cavale mais c’est aussi le fruit de l’anecdote de mon père, j’y raconte ce qu’il a pu se passer… si le personnage s’est barré avec la thune, s’il a jeté la voiture depuis la falaise du Cap Canaille… Et d’ailleurs, le Cap Canaille, on le voit dans le clip de Vas-tu freiner ?, j’y suis en haut de la falaise. J’ai pris le scénario de Notre Rendez-vous pour faire le clip de Vas-tu freiner ?. Il y a énormément de correspondances entre ces deux chansons.

TDA : Tu as réalisé un album avec des textes inédits de Prévert, Le soleil brille pour tout le monde. Si tu devais recommencer l’expérience de mettre en musique un poète, Antonin Artaud, un autre marseillais, dont l’intense sensibilité me paraît te convenir, t’intéresserait-il ?

Nevché : A la sortie de Rétroviseur, le public a été surpris que je ne poursuive pas dans cette fibre-là. Les gens ont été stupéfaits que j’aie choisi de prendre encore des risques. Mais j’estime que ça ne sert à rien de faire deux fois la même chose… Après, je peux te dévoiler que mon prochain projet est de mettre en musique les journaux intimes de Marilyn Monroe et de Kurt Cobain. Ce dialogue est bien sûr impossible mais tellement puissant entre Kurt et Marilyn, qui étaient tous deux d’une sensibilité extraordinaire mais qui possédaient aussi une intelligence et une culture folle que beaucoup de gens ignorent. Il y a donc dans ce dialogue des passages où je lis du Antonin Artaud, du Pier Paolo Pasolini… Je mets donc en musique Artaud, oui. En tout cas, je ne fais pas dans la démagogie, dans la facilité. Je montre la fragilité, qu’une chanson peut s’envoler, puis exploser, qu’on peut rester soi-même, mais cela met parfois les auditeurs dans un de ces états ! Il y a ceux qui adorent et ceux qui se sentent agressés par ça. Le consensus ne m’intéresse pas, je ne suis pas une star et ce qui m’intéresse d’abord est ma quête personnelle. Je me laisse traverser par ce que je suis et non par ce que je cherche à atteindre. Sans prétention, en étant sincère.

TDA : J’ai interviewé récemment Dany Lapointe, la directrice du Printival de Pézenas, où tu joueras le 17 avril prochain. Elle me fait te transmettre la question suivante : Que représente pour toi Boby Lapointe, que t’évoque son écriture et son personnage ?

Nevché : Pour moi, Boby Lapointe était un être d’une liberté extraordinaire, dans sa folie, dans sa fantaisie. Et mon dieu que l’on manque de fantaisie aujourd’hui ! Stromae en a par exemple, ça fait tellement de bien qu’un mec ait autant de succès avec autant de fantaisie et de liberté dans son rapport à la société du spectacle… Pour moi, dans la musique de Boby Lapointe, il y a quelque chose de terrible à chaque fois, comme dans Bobo Léon, il meurt Léon ! Quand j’étais enfant mes parents n’écoutaient pas Boby Lapointe, ni de musique en fait, donc je l’ai surtout découvert quand j’ai été papa pour la première fois. J’ai appris ses chansons par cœur avec mon premier enfant, et j’ai trouvé que s’il ne chante jamais vraiment dans le temps, toujours au bord du tempo dans une liberté totale, il est toujours juste dans sa facétie, son humour, sa gravité et tout ça est mis ensemble ! Alors qu’aujourd’hui on catégorise… Quand il faut pleurer, il ne faut que pleurer, quand il faut rire, il ne faut que rire…

TDA : Enfin une petite question taquine, tu as travaillé avec Serge Teyssot-Gay, l’ancien guitariste de Noir Désir, sur ton album Nouveau monde Monde ancien, alors comme tu es marseillais et slameur mais aussi rockeur, dans les années 90, tu étais plutôt Noir Désir ou IAM ?

Nevché : (rires) Tu es dur ! Franchement, j’ai passé des nuits entières avec mes amis sur le parking de Notre-Dame de la Garde, on écoutait L’école du micro d’argent d’IAM en boucle mais on écoutait aussi Tostaky de Noir Désir. Ces deux groupes s’enchaînaient facilement. Ça fait partie de la bande-son de ma post-adolescence !

Nevché sera en concert dans la région le 27 février prochain au Sonambule de Gignac (34) et le 17 avril au Printival de Pézenas (34). Autres dates : http://nevchehirlian.com/agenda/

Propos recueillis par Yann Landry

Facebook : http://www.facebook.com/Nevchehirlian
Site Web : http://www.nevche.fr

Clip : Réalisation : Vittorio Bettini, Production Executive : Transfuges, ©2015 Les dits sont de là (Coopérative Internexterne)

Crédit photo : Olivier Metzger

Artistes, participez à La Tête de l’Artiste : nouvelle saison d’interviews, de concerts, de clips, d’EPK…

Bonjour à tous,

Le morne mois d’août achevé, le tumulte de la vie artistique reprend en ce nouveau mois de septembre.
Depuis sa création, La Tête de l’Artiste se pose en partenaire audio-visuel professionnel des jeunes artistes et créateurs et va le rester.
Une communication réussie par une vidéo pro montre à votre public votre ambition artistique, en revanche l’inverse s’avère fatal pour votre crédibilité. Nous sommes là pour vous aider à afficher de la meilleure façon possible vos œuvres et projets.
Une trentaine de groupes musicaux (Eiffel, King’s Queer…), peintres, auteurs (Jean-Louis Costes…), institutions (Canson Prix Art School)… nous ont déjà fait confiance pour promouvoir leurs œuvres en vidéo.

Si vous êtes artiste ou que vous en connaissez en Région Parisienne ou en Languedoc-Roussillon, n’hésitez à nous contacter ici-même ou sur notre site pour mettre en avant votre art:
http://latetedelartiste.com/contact/

N’hésitez pas à partager cette avec vos amis et artistes (aussi sur Facebook cet évènement https://www.facebook.com/events/208306872671171/).

Quelques exemples de vidéos :
– clip Abel Chéret : https://www.youtube.com/watch?v=g3BsPZcuHcw
– interview Eiffel : https://www.youtube.com/watch?v=wct8yPMYmnc
– Bande-démo de concerts : https://www.youtube.com/watch?v=nRomWro_8QA
– spectacle cabaret burlesque : https://www.youtube.com/watch?v=dKDEhEb43uE
– Live en studio Jo and the Gazolines : https://www.youtube.com/watch?v=4pIwq356fVQ
– EPK The Nervure Factory : https://www.youtube.com/watch?v=QNgkelF6wdU

Nos interviews sont gratuites et peuvent s’accompagner de sessions live ou d’images d’expo… Pour connaître nos conditions tarifaires, n’hésitez pas à nous contacter.

A bientôt,
La Tête de l’Artiste

Dead Can Dance – Children of the Sun – Notre clip. Les 2 ans du site!

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=AOQVKhsj57Q]
Aujourd’hui la Tête de l’Artiste fête aujourd’hui ses 2 ans!

Nous avions débuté notre activité avec une interview de la plasticienne Emilie Réan dans son atelier et, hasard,  deux ans plus tard, nous la retrouvons en danseuse dans notre clip réalisé pour l’appel d’offre du groupe Dead Can Dance.

N’hésitez pas à partager, twitter, tumblrer, googleplusser, facebooker cette vidéo!

De l’érotisme censuré et encensé : Jubilee Street, de Nick Cave

Ce mardi 5 février 2013, le ténébreux chanteur Nick Cave et son groupe, les Bad Seeds, sortaient leur nouveau clip sur leur single « Jubilee Street ». Ce clip met en scène l’acteur second couteau Ray Winstone (Hugo Cabret, Les infiltrés, Indiana Jones 4…). La réalisation est signée par l’australien et ami de Nick Cave John Hillcoat (ils ont travaillé ensemble dès 1988 sur des films tels que Ghost of the civil dead, The Proposition et Des Hommes sans loi).

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=xCxHvNl9MmQ]

Ce clip sur Youtube fut censuré dès les premières minutes après sa mise en ligne. Motif : ne respecte pas les conditions d’utilisation de youtube.

Moi qui ai pu voir le clip avant l’arrêt de la diffusion, je me suis sitôt demandé ce qui a vraiment motivé Youtube. Je vous livre ici ma réflexion. Le clip se veut poétique, assez sombre, mélancolique, mais pas cru ni porno…

jubilee street 1

Ici, Nick Cave déambule dans Jubilee Street à la recherche du plaisir charnel tandis que Ray Winstone est déjà en charmante compagnie. La pute (appelons un chat, une chatte) se déshabille sous le regard envieux limite pervers du client Winstone.

Nick Cave, en mode « return of the mac », attend le chaland au côté d’une autre pute sur un pas de porte. Ray Winstone, visiblement pas rassasié, arrive vers eux.

jubilee street 2

La pute fait monter Winstone après un bref échange qu’on imagine tarifaire. Le cadrage qui suit Winstone et la pute est assez raté. En effet, pour paraphraser Clémenceau, le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier. Ici, la caméra cadre trop bas, le dos de Winstone et non le postérieur de la professionnelle !

jubilee street 3

Là, ça s’active, Winstone en est à sa troisième montée d’escalier, troisième effeuillage, ça tapine sec sur Jubilee Street !

Quatrième montée d’escalier, en courant cette fois-ci (attention à ton cœur Ray) pour finir par se jeter aux pieds d’une nouvelle pute. Il les embrasse, les chérit, les honore.

Là, on en est à la moitié du clip. Je ne comprends toujours pas la décision de Youtube… Voie de fait? Non. Apologie de la prostitution ? Non, et quand bien même. Le plus vieux métier du monde mérite, à mon sens, le respect. Racolage ? Oui… Proxénétisme hôtelier ? Certainement…

Voilà, pour raconter une histoire, comme sait si bien le faire Nick Cave, on ne pourrait pas montrer de scènes de comédie d’actes illégaux. On peut parler des choses de la vie dans une chanson mais on ne peut pas les montrer. Comme si entendre parler de violence est moins traumatisant que de voir de la violence…

Lors de la seconde moitié du clip, les effeuillages continuent… on voit passer un premier cul nu. Sous le coup de la fatigue suivant les coups de boutoirs répétés, Winstone finit par s’endormir, seul, en slip, après une cigarette.

Et là, le drame! Entre 3 minutes 51 et 3 minute 54, 3 secondes d’enfer pour Youtube! On aperçoit une paire de (faux) seins! Ah! Horreur, malheur ! La vérole sur nos gueules ébahies! Des nichons!

jubilee street 4

Voilà ce qui a rebuté Youtube, de la nudité de face.

Pour moi, jeune trentenaire, ayant eu mes premières vibrations érotiques devant la fille à moitié à poil de la pub du déo Obao, mais également pour les Cocogirls du Collaro Show (cherchez vous-même sur internet, bande de perv’) et pour les lancements du téléfilm érotique du dimanche soir sur M6.  Je vous le dis tout de go : Pas de quoi fouetter une chatte (même de Femen) !

Attention messieurs, dames (puisque les mineurs sont exclus…), après une véritable explosion visuelle, Ray Winstone se saisit à pleine bouche d’un nichon ! C’en est trop pour Youtube le prude.

jubilee street 5

Nick Cave quitte la rue Jubilé, glorieux, bras en croix, fier et sûr au milieu de la foudre puritaine.

Ce clip de Hillcoat sera remis en ligne quelques heures plus tard par Youtube. Il est n’est regardable qu’à condition d’avoir un compte Youtube et d’avoir 18 ans minimum… [Cette vidéo a été soumise à une limite d’âge conformément au Règlement de la communauté.]

L’arrêt de la diffusion ainsi que sa remise en ligne limitée a provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux.

Total de l’opération : près de 150 000 vues en moins de 24 heures. Ce qui est énorme pour un clip de Nick Cave. Le buzz est là.

Il y a un mois, Nick cave avait fait appel au sulfureux Gaspard Noé pour le clip du premier single de l’album, We no who U R. Là et las rapidement, une ombre se balade dans les bois pendant 4 horribles minutes. Résultat : 320 000 vues en un mois, mais on ne sait pas combien d’internautes ont zappé avant la fin… Ils attendaient certainement du cul cru de la part de Noé…

(images : captures d’écran Youtube.)

Découvrez nos autres chroniques ici : http://latetedelartiste.com/chroniques/

Queen – ‘Body Language’

Chers rêveurs,

Je tiens à vous écrire du fin fond de mon rêve musical. Le groupe qui a produit la chanson dont je vais vous parler est connu de tous, il s’agit de Queen, des britanniques Freddy Mercury, John Deacon, Brian May et Roger Taylor.

La chanson est un hymne à l’amour charnel s’intitulant Body Language, difficile d’être plus explicite.

Ce titre méconnu au goût funk dance du groupe glamrock est le deuxième single de l’album Hot Space sorti en 1981, voici donc 30 ans.

Pochette du single Body Language

C’est une chanson haletante, sexuelle, envoutante. Sa ligne de basse enivre et peut cadencer un exercice copulatoire de haute volée.

Dès les premières phrases Freddy Mercury demande, susurre qu’on lui donne notre corps et qu’on ne parle pas. Le ton est donné et ne changera pas. D’ailleurs, ce n’est pas une chanson à texte, non, je vous l’ai dit, c’est une chanson pour baiser.

Artistiquement, elle se démarque du style de Queen par son absence de guitare électrique. Début des années 80 oblige, la basse n’est pas l’œuvre de John Deacon mais d’un synthé (Oberheim OB-X pour les curieux). Parce que cet album marque pour Queen un changement majeur par un passage du glam au cuir, l’album est boudé par les fans. Pire, ce titre se classe 11ème des charts US et seulement 25ème en Grande-Bretagne. Seul Another One bites the dust (1er) avait fait mieux aux Etats-Unis.

Pour ce qui est du clip, que voici ci-dessous, il a été jugé tellement choquant qu’il est devenu le premier clip de l’histoire à être interdit par MTV (en même temps, c’est une chaîne de merde). Quand on voit dernier clip de Rihanna (S&M), cela pousse à sourire, car autant le premier s’assume, autant le second… attendez! qu’est-ce que je compare là, je débloque! Bref, reprenons. On y voit toutes sortes de corps nus (ou presque) en sueur s’enlaçant, ondulant, se caressant, s’observant dans une atmosphère moite et sombre. Seuls les membre du groupe sont habillés (même si Freddy arbore fièrement sa toison thoracique bouclée) et se contentent de sourire en claquant des doigts.

C’est beau, c’est chaud, c’est disco! Et sa mélodie grave m’entête.