Bad Tripes – Splendeurs et Viscères – Nouvel Abum – Chronique

Nous revenons aujourd’hui avec l’écoute du nouvel album des Bad Tripes s’intitulant Splendeurs et Viscères. Espérons qu’il nous mène vers plus de splendeurs que de mal de bide…

Voyez ci-dessous le clip du titre « Les Noces de Sang », réalisé par Bérangère Tosello et Julien Madelénat, extrait du deuxième album du groupe « Splendeurs et viscères », rien de mieux pour découvrir le son et l’esthétique du groupe :

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Le groupe marseillais mené par la survoltée Hikkiko Mori et complété par Seth et Schwanz aux guitares, Taenia à la basse et Siger à la batterie, nous offre un 13 titres complet oscillant entre métal et punk à la limite du musette. Les textes de cet album, en français, font de Hikkiko une sorte de version féminine de François Hadji-Lazaro (Pigalle, Le Garçons Bouchers, Los Carayos) par la richesse des thèmes et de la langue en générale. Le travail de chant d’Hikkiko peut étonner tant elle se joue des conventions avec sa voix souvent très grave, violente, d’outre gorge sinon parfois douce, joyeuse ou suave, bref une perf’ intéressante pour une bonne raconteuse d’histoires.

Album Splendeurs et Viscères à écouter ci-dessus :

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Au niveau de la production, si nous pouvons déclarer que cette autoproduction se tient, on déplorera tout de même certains problèmes de mixage notamment pour le placement des pistes de voix rendant la compréhension des textes souvent aléatoires et devant nous pousser à tendre l’oreille pour bien suivre, alors que je préférerais secouer la tête. Les instruments et surtout la batterie, trop en avant, un dommage à corriger au prochain album. Pour avoir écouter le premier album du groupe, bon brouillon, Phase Terminale, l’évolution du style et de la technique est évidente avec de bien meilleurs arrangements et bien plus de soin, efforts à suivre !

Clique sur la pochette du disque, et rejoins Bad Tripes sur Bandcamp :

Bad Tripes splendeurs et visceres

Avec ses titres crus – le Parental advisory explicit lyrics orne d’ailleurs la pochette – répondant logiquement à une société cruelle, certains pourront être choqués (Jean-François Coppé par exemple, mais ça compte pas, c’est sa spécialité), alors que ce qui me choque le plus souvent ce sont les atrocités que je vois dans les journaux TV et dont les victimes ne deviennent que des chiffres, des statistiques, des justificatifs à la guerre, le tout servant L’ami public numéro 1 (track 12), rappelant l’Homme Pressé de Noir Désir, qui n’a que pour  »devoir : divertir vos journées moribondes » à la TV avec beaucoup plus de vulgarité et de grossièreté qu’on ne pourrait en trouver dans tout cet album sarcastique et dénonciateur.

Pour Sire Queutard (track 10) et Foutre tombe (track 9), on tombe dans le sexe macabre « Ô jardin des défunts, Mon sexe félin, A tellement faim ! », mais arrive « notre vaillant sire Queutard , Qui par sa glorieuse pine, Fait fort crier la Fée Cyprine ! » Titres à mettre en relation avec le premier morceau « Chair de canon » qui balance bien sur les Macho men, « Pauvre coq de pacotille » et les femmes des « couv’ de magazine, Reines d’un monde fantasmé » où pour lesquels la « Baise obligatoire » et le « Plaisir codifié » est la norme virtuelle alors que la femme normal sait mieux y faire, animale, « Avec (s)on corps de guenon » est « Plus libre, ne vous déplaise, Que votre chair de canon ». Pisser à la raie des fantasmes pixelisés même avec des mots crus et toujours moins grossier que pétasses et minets des émissions de téléréalité ne vibrant que pour cette image morose et sans poil mais avec plastique que les médias nous vomissent à la gueule et que la plupart aime à bouffer.

Récemment installé près des arènes de Béziers, je ne peux faire que mien l’hymne anti-tauromachie qu’est La laideur du geste (track 11) où « Pour la gloire des traditions, Olé ! On encourage, L’idiot, l’odieux massacre, Coutume d’un autre âge, Par plaisir et distraction ».

Chez La Tête de l’Artiste, on a bien évidemment apprécié la chanson nous narrant avec une raillerie de rigueur la vie de Monsieur l’Artiste (track 13) qui aime tous les arts mais qui n’y comprend rien, prétentieux à la passion illusoire, finalement un opportuniste, un artiste d’apparat.

Si tu cliques sur le disque, tu arrives sur le facebook du groupe :

Rond Cd Bad Tripes

Les Bad Tripes ne nous font finalement pas faire un si mauvais voyage, ce CD détonne tant il ne ressemble pas aux productions faciles et anglophones actuelles. Un bon trip d’une heure bercé d’humour noir et d’ironie dont on sort avec l’envie d’aller voir le groupe en concert, la patate d’Hikkiko Mori doit y être bien communicative. Mais ça, c’est une autre histoire…

En concert ce jeudi 22 mai au Molotov, 3 rue Paul Cézanne, Marseille.

Hikkiko Mori. Photo de Arthur Ob à l’HELL’ECTRIC WAR FEST 2

Le site du groupe : http://badtripes.bigcartel.com/

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