Some Smoking guys (Rock)

À propos du projet

Ne pas chercher du storytelling dans le choix du nom du groupe. François Herpers et François-Gaël Lannurien, les fondateurs, ne se sont pas triturés indéfiniment les méninges. A l’époque, en 2010, ces deux-là apprenaient seulement à se connaître dans le parc de la Place des Vosges. Assis dans l’herbe, armés de leurs deux guitares, ils fumaient des clopes. Tout juste savaient-ils qu’ils avaient le même attrait pour le rock, et plus précisément celui anglo-saxon des années 90. Donc sur un coup de tête, l’un balance Some Smoking Guys. L’autre acquiesce. Quelques fumeurs ou quelques gars fumants ? Double lecture envisageable. Et puis, si on refait le film, la nicotine est finalement à l’origine de leur rencontre à la maison des initiatives étudiantes. Chacun était alors bénévole au sein d’une branche distincte. Une pause cigarette entreprise au même moment les invite au dialogue. La discussion prend la tournure de l’évidence. Entre eux, les points communs se révèlent curieusement criants. Même emballement aussi pour la brit pop et le rock indé. Ils citent Kasabian, Queens of the Stone Age, Arctic Monkeys, Interpol… Pas question donc d’en rester là et de se lâcher.

Some Smoking Guys laisse d’abord échapper ses premières volutes de fumée en duo acoustique. Puis réunit d’autres forces vives – dont le batteur Théo – à la suite d’une commande d’une maison d’édition. Sur un EP au titre éponyme, le groupe parisien enregistre la bande originale librement inspirée du roman Requiem pour un cafard. Le disque achevé, le bassiste et le claviériste annoncent leur départ. Sans heurt ni fracas. Ils sont remplacés respectivement par Antoine et Jonathan. La formation a trouvé son équilibre. Elle peut avancer, unie et compacte. Même si le chanteur François-Gaël se charge progressivement des textes, personne ne cherche à être l’ingrédient dominant. Si The Ground (2015) englobe surtout les velléités individuelles des membres du groupe, l’EP deux titres Shiny Day (2016) joue du trait d’union entre passé et futur.

Sans renier son rock à la fois abrasif et stoner, Some Smoking Guys dévoile une nouvelle facette de sa personnalité. Plus minutieux et riche en lignes pop, Regular Faces regorge d’idées mélodiques, de dynamiques prenantes, d’harmonies entêtantes. Les neuf titres ont été enregistrés avec Alain Wits (Agar Agar, Mesparrow, Isaac Delusion, Pépite) au studio 33 en Normandie, et mixés par Hugo Barré aux Studios Mascarons. Il ne faut pas s’attendre à des morceaux invitant à flirter sur des collines verdoyantes. Le disque est traversé par une tension tangible et une noirceur jamais plombante. Ce qui frappe, c’est ce lien entre violence brute et séduction immédiate, plaisir primaire et efficacité. On y croise des visages anonymes, des losers magnifiques, des personnages dénués d’une quelconque posture, une confrontation avec la vie sauvage. François-Gaël pose sa voix crépusculaire et attrape-coeur sur le ténébreux Regular Faces, chanson domptée par des chœurs aériens. Some Smoking Guys jouit ici d’une palette de tons et d’atmosphères, glisse d’un hymne pop jouissif (Glorious) à de brises planantes et mordantes (Two Fingers), apporte un bol d’eau fraîche à la mélancolie avec une allégresse disco-pop (Twisted soul), alterne dans la même chanson riffs titanesques qui s’emboîtent à toute vitesse et angles variables (Devil). Il y a également une ballade féline qui aère à mi-parcours un intérieur très dense (Vision of the past), des morsures autant brûlantes que rageuses (WWYS), des crochets électriques (Shiny Day) et une production électro organique (Room 15). Et comme les concerts sont chargés en intensité, Some Smoking Guys risque définitivement d’introduire un vénéneux goût mélodique pour droguer les sens.

Discographie

« Regular Faces »
12 octobre 2018 / MAD/[PIAS]

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